27-11-2011

Interview exclusive de Jean Schneider, découvreur d'exoplanètes


Jean Schneider devant la coupole de l'observatoire de Paris-Meudon


A l’occasion de la 700ème planète extra-solaire détectée par les équipes d’astronomes et inscrite sur l’encyclopédie des planètes extrasolaires (http://exoplanet.eu/), nous avons contacté Monsieur Jean Schneider astrobiologiste à l’observatoire de Paris-Meudon qui a accepté de répondre à nos questions :


GT : Bonjour Jean Schneider, comment devient-on astronome : quel parcours scolaire avez-vous suivi, quelles spécialités ?

JS : Bonjour, j’ai suivi des études de mathématiques. Cette matière est aussi nécessaire à l’astronomie que l’essence aux voitures. Les grands astronomes de l’histoire sont aussi de grands mathématiciens. Les lois de Kepler, que l’on apprend au lycée, en sont une très bonne illustration.
Pour devenir astronome, il est nécessaire de suivre un cycle long en mathématiques et aussi en physique car l’astronomie est maintenant devenue l’astrophysique qui a trait à la compréhension des astres. C’est le chemin que j’ai suivi, et j’ai terminé mes études par une thèse sur la physique des particules fondamentales au CERN.
Je suis à présent astrobiologiste à l’observatoire de Paris-Meudon.


GT : La découverte et l’étude des exo-planètes est une des branches de l’astronomie très en vogue depuis son commencement il y a deux décennies : quelles sont les principales autres branches de cette science ?

JS : Une autre branche importante de l’astronomie est la compréhension de la matière noire et de "l'énergie noire".
Les équipes d’astronomes à travers le monde ont constaté que les masses des étoiles ne suffisaient pour tourner autour de leur centre galactique. Avec les étoiles seules, la masse n’est pas suffisante et elles devraient s’échapper dans l’espace au lieu de continuer à tourner autour du centre de leur galaxie. Une mesure importante a aussi été faite sur des amas d’étoile : les étoiles y ont été estimées assez précisément et les calculs montrent que l’attraction gravitationnelle générée seulement par ce groupe d’objets scintillants est insuffisante. Les équipes cherchent alors à découvrir cette matière qu’on ne voit pas et qu’on a donc appelée "la matière noire".
Le mystère reste entier depuis les années 1930.
Quant à ce que l’on nomme (un peu abusivement) l’énergie noire, c’est une force répulsive à très grande distance qu’il faudrait ajouter à la force de gravitation (et ainsi modifier la théorie d’Einstein) pour expliquer l’accélération de l’expansion de l’univers mise en évidence depuis une dizaine d’années.


GT : Peut-on dire que l’astronomie marie les mathématiques, la physique, les arts picturaux tels que la photo et l’aventure ?

JS : Oui, sans aucune hésitation.

GT : Si oui, vous considérez-vous comme un savanturier, un aventurier de la science, comme le titrait Pierre Kohler sur son livre paru en 1985 ?

JS : Je n'ai pas lu le livre de Pierre Kohler, mais oui, je suis un aventurier, un inventeur, un explorateur.
Freud aussi se considérait comme un aventurier.


GT : Qu’est-ce qui vous intéresse particulièrement dans cette traque d’objets si petits que sont les planètes extra-solaires ?

JS : L'espoir d'y trouver un jour de la vie. Mais sûrement sous une forme totalement inattendue.
Il y a tellement d’étoiles et tellement de planètes autour des étoiles qu’il est très probable qu’il y a de la vie quelque part ailleurs.
Regardez par exemple, la NASA a découvert il y a tout juste un an des bactéries vivant dans un milieu que l’on pensait totalement hostile à la vie, saturé d’arsenic, où, chose extraordinaire sur Terre, la vie n’est pas composée des éléments fondamentaux CHON (carbone, hydrogène, oxygène et azote). Tous les espoirs sont donc permis.


GT : Certains émettent déjà des idées sur des techniques destinées à détecter les éventuelles lumières présentes sur des continents de ces objets si lointains.

JS : Oui, j'ai été le premier je crois à publier ça dans "Astrobiology".

GT : De futurs télescopes spatiaux tels que celui nommé Herschel vont-ils révolutionner cette recherche ?

JS : Non, Herschell n'est pas adapté (trop petit, pas les bonnes longueurs d'onde). Il faudra attendre au moins un télescope de 100m pour y arriver.

Je vous remercie Jean Schneider et je vous souhaite bonne chance dans vos recherches.

Interview : P. Broage


Site Relatif : http://exoplanet.eu/


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